2017 : séparée, me voilà seule à entretenir ma maison et mon jardin avec mes trois filles en garde principale et un travail à temps plein… C’est simple, j’y passais mes weekends ! Puis, mon énergie s’épuisant et ayant envie de faire autre chose de mon temps libre, j’ai réfléchi à une autre façon de concevoir mon jardin pour qu’il soit moins chronophage et moins énergivore. Et là, j’ai tout simplement pris conscience que de nombreuses tâches que j’accomplissais n’avaient plus de sens pour moi. Un « beau » jardin n’était plus pour moi un gazon bien tondu, bien vert, une haie bien taillée, des fleurs bien alignées… Bon, ma pelouse était déjà beaucoup moins tondue que celle de mes voisins, la haie qui l’entoure était déjà variée, taillée en respectant à peu près une forme naturelle et non un mur rectiligne de thuyas taillés au cordeau… Mais tondre, désherber (à la main évidemment), tailler me prenait beaucoup de temps et ne faisait pas sens. Bref, la motivation n’y était plus… forcément !
Je vous explique comment le manque de temps et de sens ont transformé mon jardin !
Comment j’ai transformé mon jardin pour me libérer du temps et de l’énergie
1- La tonte différenciée
Par manque de temps, j’ai commencé par ne plus tondre à l’arrière de la maison, au nord, car ce n’est pas un endroit que l’on fréquente beaucoup : on y passe seulement pour accéder au poulailler. Je laissais donc l’herbe pousser, ne tondant qu’une fois sur deux ou trois. Avec quelques scrupules vis à vis du regard des autres que j’imaginais se dire que c’était négligé… Mais ça, je n’en ai vite rien eu à faire surtout lorsque j’ai découvert le concept de tonte différenciée. Non seulement cela me déculpabilisait mais en plus je découvrais que je faisais du bien à la biodiversité ! Que du bon sens me direz-vous mais parfois, on oublie que la simplicité est généralement le meilleur choix pour chacun, les êtres vivants ou la Planète…
Bref, que des avantages !
Recréer des lieux de vie pour les auxiliaires du jardinier
En plus de laisser pousser les herbes sauvages présentes naturellement, j’ai semé à la volée quelques fleurs des champs que ma fille avait reçues en cadeau afin d’offrir aux insectes et notamment aux abeilles de quoi butiner. Je laisse aussi les branches de la taille du pommier et du brugnonier en tas, demande formulée par mes filles qui veulent offrir un abri aux hérissons.
Abaisser la température
Les herbes hautes protègent le sol et ceux qui vivent, des rayons directs du soleil. Tandis que le gazon tondu court l’expose aux UV
Favoriser la biodiversité
Dans une zone laissée libre, on trouve un cortège d’une grande diversité de plantes différentes. On y retrouve des plantes de familles, de genres et d’espèces différentes et endémiques. Alors qu’une pelouse est une monoculture de graminées.
Améliorer l’infiltration de l’eau dans le sol
La prairie permet à chaque type de plante qui la compose de développer leurs réseaux racinaires. L’eau de pluie s’infiltre mieux dans le sol. Tandis que les gazons exposent les sols à la battance de la pluie et à l’érosion. Ce n’est pas un aspect auquel j’avais songé au départ car je pensais que seuls les arbres et leur racines profondes pouvaient jouer ce rôle. Mais ayant beaucoup d’eau de pluie en hiver et en plus recevant l’écoulement de l’eau du terrain nu d’à côté, j’ai profité de l’amélioration de l’infiltration de l’eau pour limiter l’effet piscine qui se produisait l’hiver. Je suis d’autant plus satisfaite que l’eau s’infiltre davantage dans le sol de mon terrain que les capteurs géothermiques de mon chauffage y sont enterrés à environ un mètre de profond . L’eau qui circule ainsi dans le sol renouvelle l’énergie nécessaire au chauffage de la maison. En effet, la chaleur du sol provient essentiellement du rayonnement solaire et de l’infiltration de l’eau de pluie, sans cesse renouvelés.
Technique simple et efficace, il suffit de laisser faire la Nature ! Adoptée immédiatement à la maison, je me demande encore pourquoi certains continuent à avoir des greens de golf tout autour de chez eux et de passer autant de temps à tondre (et à arroser parfois!!). Je me demande aussi encore pourquoi les ronds-points sont encore tondus…
2- Les poules
Déjà heureuse propriétaires de 3 poules offertes par mes parents à mes 3 filles, j’ai choisi d’agrandir leur espace, pour leur bien-être et pour y inclure ce qui est devenu leur nouveau chez-elle : la cabane des filles ! Cela a nécessité un peu de travail et mon compagnon et les filles ont beaucoup participé.
Agrandir le parc des poules le long de la haie
Je disais donc que je souhaitais que les poules aient plus de place, notamment parce qu’elles piétinaient, grattaient leur espace et il n’y avait vite plus d’herbe. En plus, les poules se trouvaient dans la zone du jardin détrempée voire inondée en hiver… On a donc planté des piquets pour prolonger la clôture en suivant la haie où elles trouvaient de l’ombre et de la fraicheur l’été. Au final, on est passé d’une petite centaine de m² à plus de 250m² ! Du coup, on a pris une quatrième congénère et les poules sont en meilleure santé. Petit plus pour moi, encore moins de surface à tondre !!
Nouveau poulailler de standing
Les filles avaient une cabane qu’elles délaissaient en grandissant et qui était encombrée de vieux jouets… Comme en permaculture « le problème est la solution« , cette cabane en bois posée sur une dalle de béton est devenue le nouveau poulailler ! Quelques aménagements furent nécessaires et c’est là que mon compagnon est intervenu (pour être honnête, on a fait la clôture tous les deux aussi 😉 ). Un échelle, un perchoir, un pondoir, un nouveau revêtement pour le toit et un volet coulissant plus tard, la cabane pouvait recevoir ses nouvelles habitantes !
Comme le bois commençait à s’abimer, nous avons décidé de peindre la cabane. Mais hors de question d’utiliser une lasure chimique, nocive pour tout le monde et à renouveler l’année suivante ! En me rendant chez Matécolo, fournisseur de matériaux écologiques , je découvre la peinture à la farine ou la peinture suédoise. Adoptée tout de suite! En plus, d’être composée de produits naturels, elle est hyper résistante aux intempéries. On l’appelle peinture suédoise car elle est utilisée pour peindre et protéger les maisons en bois de Scandinavie aux rudes conditions hivernales. En plus, vaste choix de pigments colorés ! Les filles ont opté pour du violet… Très joli choix. Donc farine + pigments naturels +sulfate de fer+huile de lin + savon noir + eau = une peinture naturelle, saine, résistante et belle.
3- Un potager pour se nourrir
Printemps 2020 : confinement… Cette année-là, on relance le petit carré potager avec des radis et des tomates. L’année suivante, mon envie de mettre les mains dans la terre revient, avec plus de force…pour produire de la nourriture et continuer à redonner du sens à mon jardin. Rien que ça !
Bien que petite-fille, fille et sœur d’agriculteurs bio, je dois me documenter et me renseigner. Je me tourne vers la permaculture, en vogue depuis quelques années maintenant. Et là, c’est l’évidence, mon jardin sera cultivé selon les principes et les éthiques de la permaculture. Je m’offre alors une formation de chez Permaculture Design et c’est parti pour la mise en place d’un jardin efficace et résilient ! Les principes clés, comme tout déchet est une ressource (ex l’herbe de tonte ou les fientes des poules), le problème est la solution, travailler avec la nature et pas contre elle, un élément remplit plusieurs fonctions / une fonction est remplie par plusieurs éléments, conserver l’énergie, réagir avec créativité…, me plaisent énormément et peuvent aussi s’appliquer dans d’autres domaines que le jardin potager.
Donc, 2021 = année 1 du potager avec de jolies récoltes malgré le mildiou d’un mois de juillet pourri…
Puis, mise en pause à l’automne pour cause de bébé en préparation.
Printemps 2022, c’est reparti !!
Vous pourrez penser qu’un potager ne libère pas du temps mais en demande… Et vous aurez tout à fait raison ! Il faut mettre en place le système et cela nécessite de l’entretien toutes les semaines. J’ai choisi de faire moi-même la plupart des semis. Il est difficile de s’absenter de la maison à ce moment-là. Puis, concernant le désherbage, celui-ci est très limité puisque toutes les planches de culture sont paillées. Et pour l’arrosage, j’ai installé un système de goutte à goutte et mes chers voisins n’ont qu’à ouvrir et fermer le robinet un peu plus tard si je m’absente quelques jours.
Bref, le temps passé dans ce jardin a maintenant du SENS : je sais pourquoi j’y passe du temps, la motivation est toujours là !
4- L’eau au jardin
Je trouvais bête de patauger dans l’eau l’hiver et de devoir arroser le jardin en été…
Je me suis donc mise à la recherche d’une cuve de récupération pour la connecter à une descente d’eau pluviale de mon toit. Recherche pas si évidente, cela part vite sur le Bon Coin et ce n’est pas toujours donné… Mais merci à mon oncle qui m’en a donné une et qui a été livrée par mes parents. Des amis ont fait de même. J’en ai donc deux ! Merci à tous !
Restait à la relier aux dalles… Donc nouvelles recherches pour un système qui s’adapte à des dalles rectangulaires… Pas évident à part des systèmes plus chers qu’une cuve et à commander sur des sites Internet… Bref, ça ne me plait pas et mon compagnon, une fois de plus, me propose de bricoler quelque-chose. Autant vous dire que c’est du low-tech et c’est ça qui me plait ! Et ça marche, c’est quand-même important ! Je vous laisse apprécier en photo…
Le problème, c’est que c’est vite vidé dès le printemps au moment des plantations au jardin… La sécheresse et la canicule de cette année et des années à venir me font réfléchir à un autre système. Je sais que mon sous-sol contient de l’eau puisque je patauge en hiver sur une partie du terrain et que, lors de la construction de la maison, la cuve de la fosse sceptique s’est vite retrouvée à moitié immergée alors que nous étions en juillet ! Je voudrais faire un forage. J’ai donc fait passer, il y a quelques jours un sourcier, qui a effectivement identifié plusieurs veines d’eau souterraine à une dizaine de mètres de profondeur seulement et d’un débit suffisant pour arroser un potager. Yes ! Il ne me reste plus qu’ à trouver un foreur. Il y en a beaucoup dans les Landes où l’agriculture est très irriguée mais les entreprises sont équipées d’engins trop gros pour entrer sur mon terrain… Je cherche encore ! A suivre !
5- La haie
Une fois par an, la haie représente un gros chantier, faut pas se mentir… Même si je souhaite laisser faire la Nature, je ne souhaite pas non plus me faire envahir et mes voisins non plus ! Je délègue donc le chantier de la taille à un entrepreneur qui fait ça en dehors de la saison de nidification et au moment de repos des végétaux. L’entrepreneur emporte ensuite les branches qui seront broyées en déchetterie. J’envisage un jour d’en broyer quelques-unes à la maison pour transformer ce « déchet » en BRF (Bois Raméal Fragmenté) pour couvrir le sol.
J’ai un temps regretté d’avoir planté une haie d’ornement qui ne produit rien à manger et qui demande beaucoup de travail. Puis, je me suis dis qu’elle remplissait pas mal de fonctions comme me protéger du vis à vis, du vent, de la chaleur un peu. Elle fleurit et est recouverte d’abeilles et autres insectes, elle est habitée par des nombreux oiseaux comme les tourterelles, merles, moineaux… qu’elle nourrit aussi. Et puis, au pied des arbustes poussent le lierre et les violettes. Et les ronces aussi ! Même si c’est une plante précurseur de la forêt, je tonds, je veux garder de l’espace ! Donc, plus de regrets finalement !
Voilà pour les transformations de mon jardin ! J’ai encore plein d’idées dans la tête pour le rendre encore plus à notre service. Tout d’abord, et dès cet automne, je vais planter des arbres devant la terrasse qui se trouve plein sud et recouverte d’un carrelage marron foncé… Vous comprenez aisément pourquoi !
Autre idée, pourquoi pas une éolienne, à réfléchir.
Je me dis aussi depuis quelques temps que c’est quand-même une aberration de faire ses besoins dans de l’eau (potable en plus !). J’envisage donc la construction de toilettes sèches. L’idée de départ, ce sont des toilettes d’extérieur par peur des odeurs (et certainement par méconnaissance du sujet ). Mais comme la chasse d’eau des toilettes de la maison dysfonctionne, plutôt que d’en racheter une, pourquoi ne pas transformer les WC à eau en toilettes sèches ?
L’objectif de départ de transformer mon jardin pour me libérer du temps et de l’énergie est atteint car même s’il y a toujours des tâches à effectuer, celles-ci ont un sens et sont limitées à ce que le système ne remplit pas tout seul. Je travaille à ce que mon jardin travaille davantage tout seul !
Et vous ? Avez-vous un jardin ? Comment est-il ? Représente-t-il une corvée, un plaisir, est-il à votre service ?
Venez nous raconter en commentaire ! Vous pouvez aussi me dire ce que vous penser du mien ! 😉
Bonjour,
BRAVO 👏👏👏👏 pour cette prise de conscience!
Si??? Vous pouviez contaminer Tous les gens qui sont dans les lotissements à faire de leur espaces un grenn plat, vert, traité, …etc … Où les arbres fruitiers n’ont plus leur place! Encore moins un coin persil, ciboulette, menthe….etc Vaut mieux acheter au super marché ! C’est Tout prêt ! 😠
Pourquoi faire un effort ? Le consumérisme nous apporte réponse à nos demandes et souhaits! 😠
Bref! Le débat serait large, et long….
>Des personnes comme Vous qui amorce un changement ,une prise de conscience pertinente et UTiLE, utile:: pour Votre Famille, pour votre santé, pour vous nourrir, pour l’environnement, pour… pour…etc… pour remettre du SENS dans la vie!
Réfléchir pour mieux agir.
Agir pour mieux satisfaire.
Satisfaire ces besoins alimentaires en partie est déjà un pas…
Et j’espère que vous en ferez beaucoup de PAS 👣 👣👣👣 🫶
ET que vous convertierez d’autre personnes… 😀
On peut avoir un espace d’agrément et à la fois un espace jardin, mélangé ou pas .
Autrefois ? Faisait- on des jardins d’agréments ? Ben… Non!!! C’est venu avec les années, lors du développement des constructions individuelles, des lotissements de masse!
Où on a formaté les futurs habitants aux jardins d’agréments !
?¿Pourquoi? ne leur a -t-on pas proposé de planter des fruitiers, des plantes aromatiques; lavande, sauge, verveine,… etc… ou des Groseilliers, des Cassisiers, ou autres….
Cela aurait sensibilisé les gens au bon sens, à l’utilité, produire plutôt qu’acheter.
Le retouren arrière,au bon sens, sera long et compliqué ! 😡
A partir du moment où l’on peut acquérir en payant ce que l’on veut ! L’effort n’est pas encouragé…
Voilà ! Merci de m’avoir laissé cet espace .
Merci à celles et ceux qui le liront.
🌅 ☀️ 🏞️ Bel été a Tout le Monde 💐
Bonjour,
Oooh merci pour votre message et merci d’avoir pris cet espace pour vous exprimer ! En effet, j’aimerais tant démoder le système actuel que vous décrivez… Contaminons ensemble ! Que faites-vous de votre côté ? Merci pour votre partage !
Un bel été à vous aussi.
Bonsoir Muriel,
j ai commencé à aménager mon jardin en permaculture et je pense installer des toilettes sèches au fond de la prairie. Si tu as des infos sur l’installation de toilettes sèches efficaces dans les maisons, je serai heureuse que tu m en parles. Les odeurs sont aussi ma crainte. Bonne continuation sur ton joli blog 🥰
Les toilettes sèches sont aussi dans mes projets ! J’avais aussi pensé les mettre à l’extérieur puis la chasse d’eau de l’un de mes WC intérieurs étant en train de lâcher, je me dis que je vais carrément les condamner pour y installer des toilettes sèches à la place. Mais je n’ai pas encore sauté le pas avec la même crainte du surplus de travail avec le vidage du seau… Mon objectif étant de me simplifier le quotidien.
J’ai rassemblé plein d’infos et d’expériences diverses depuis quelques mois. Je vous fais un retour très prochainement ! Cela me boostera aussi pour réaliser les miennes… de toilettes !
Coucou une amie vient de l’installer chez elle et le maraîcher est prêt à récupérer ses déchets.
Pour l’instant nos déchets alimentaires pour ceux qui n’ont pas de composteurs, nous les transportons dans des seaux alimentaires qui ferment bien chez le maraîcher qui a implanté son composteur juste à côté du parking. Donc c’est super facile de tout déverser juste à côté de la voiture.